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Sous le sol les ères / Jardin du Louvre Lens

Equipe et partenaires : 

Atelier Un Point Trois

Julie Rouxel

Atelier Gilles Chabrier

Transparence Paris

Signarama

Descriptif : 

Le Louvre Lens est construit sur du schiste. Cette roche s’est constituée au Carbonifère (-300 millions d’année), période pendant laquelle l’absence de champignons lignivores - responsables de la décomposition du bois -

a permis à de nombreux végétaux de marquer le sol de leur empreinte.

La «schistosité» , caractéristique qui amène un parallélisme entre les strates d’une roche, nous permet d’ouvrir chaque morceau de schiste comme s’il s’agissait d’un livre. Sur certains des feuillets, il est possible de trouver des fossiles d’écorce ou de plante, clairs comme s’ ils venaient d’y être inscrits au crayon papier.  

 

Ces fossiles aspirent notre imaginaire et nous font basculer dans une ère lointaine au cours de laquelle il n’y avait alors qu’un seul continent sur Terre : La Pangée.  Des insectes géants peuplaient un environnement luxuriant ( libellules de 60 cm), dont le déploiement était relatif au taux de dioxygène très élevé. A la fin de cette ère, la Pangée commence à se fracturer en plusieurs continents. Progressivement l’eau s’infiltre dans les terres créant rivières, fleuves puis mers et océans.  

 

Le schiste, dont l’enfouissement s’est fait tout au long de ces millions d’années, a refait surface en même temps que le charbon. L’industrie minière a construit des puits pour envoyer des hommes jusqu’à ces strates. Involontairement, elle a aussi créé des ponts dans le temps. Une fois cette matière remontée, ce sont les femmes qui faisaient le tri entre le charbon et le schiste. 

Ce dernier étant considéré comme un rebut de l’industrie minière, il était mis de côté et ces tas ont fini par prendre l’apparence de volcans, appelés terrils. Le stockage étendu, a donné lieu à des terrils plats comme celui sur lequel le Louvre Lens a été construit. 

Le paysage des bassins miniers est ponctué de ces vestiges, et lorsque l’on a en tête que cette matière amassée a été extirpée à la pioche et à la main, ils sont d’autant plus marquants. Plus les moteurs ont tourné, plus les veines du Carbonifère se sont vidées, et plus les terrils ont poussé. ( énergie/fossile )

 

Dans les jardins du Louvre Lens, j’ai eu envie de proposer une sorte de micro-musée qui me permettrait de mettre en avant le potentiel narratif de ce rebut précieux. J’aurais pu penser l’espace comme une bibliothèque, avec des morceaux de schistes à ouvrir, mais j’ai laissé glisser le dispositif visible vers un espace qui s’apparenterait davantage à un chantier de fouille, permettant à chaque visiteur de devenir lui-même chercheur-fouilleur.

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