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Ciel, la mer !
Festival des jardins de la Côte d'Azur 2023
Villa Fragonard à Grasse



Prix coup de coeur du jury officiel
Prix coup de coeur du jury de la presse

Equipe et partenaires : 

Arthéa Paysage / La forge du canal / Les fées contraires de l'association Soli-cités / Vivre en bois

mais également Enzo larue, Noé Monterrat, Camille Ortoli, Robin Frolet, André et Dany Carsenat, Mr chiocci, Mr Cavé ainsi que les équipes sur service des espaces verts de grasse, Mr Bonino de la carrière Gourdon S.E.C , l'atelier Un Point Trois, Signarama , Caroline de Stoutz et Christian Gomis , Nikola Watté et Flora Hugues. 

Texte de Livia Parmantier :

« Il est vrai à la fois que le monde est ce que nous voyons et que, pourtant, il nous faut réapprendre à le voir. » 

 

  Maurice Merleau-Ponty, Le Visible et l’Invisible, Paris, Gallimard, 1964.

Les installations de Solène Ortoli abritent des scénographies sans personnages que le spectateur est invité à parcourir et ainsi franchir la barrière subtile qui sépare le réel de la fiction.

Ces environnements le plus souvent présentés dans des espaces naturels, permettent de se confronter aux mécanismes de nos perceptions et à la présence d’images illusoires constitutives de notre relation au monde.
La première installation de l’artiste, « Réflexion d’un collectionneur », réalisée en 2015 présentait dans un jardin sauvage entièrement reconstitué, une structure de murs blancs reproduisant les codes de la galerie d’art. Des ouvertures fictives sur la surface des murs semblaient offrir une vue sur une végétation luxuriante semblable à celle des tableaux du Douanier Rousseau. Les visiteurs ne réalisaient qu’après avoir exploré de plus près l’ensemble que cette composition reposait sur un système de miroirs, réfléchissant les plantes qui se trouvaient à leurs pieds.

Suite à cette première expérience, Solène Ortoli a souhaité développer davantage ce dispositif capable de provoquer une bascule d’un espace familier vers un espace autre.

L’installation « Ciel, La Mer ! » présentée en 2023 dans le jardin de la Villa Fragonard à Grasse, propose de faire l’expérience d’un scénario inversé en faisant entrer le public par les coulisses de la composition.
L’accès se fait par une structure architecturale dont les murs, composés de tissus transparents, marquent une transition progressive du paysage de la villa vers un nouvel espace. La structure mène à l’entrée d’un jardin composé d’un bassin d’eau entouré de végétaux et de minéraux en face desquels s’élève un mur blanc. Une ouverture en son centre introduit une percée vers un point de vue inattendu, celui d’un paysage de mer en mouvement.

Cette image archétypale à la fois réelle et impossible, prend vie grâce à l’association des éléments qui composent le dispositif et qui convergent sur la surface d’un miroir incliné. Des pans de tissus de parachutes de différentes intensités de bleu couvrant la partie haute de la structure, se reflètent sur l’eau du bassin et se transforment en une mer aux

différents dégradés, les herbacées et les rochers qui entourent le bassin deviennent des falaises et des arbres, le sable de carrare du jardin trace une ligne d’horizon et forme le ciel.

Par un simple détournement des éléments de la nature, l’œuvre déconstruit les habitudes perceptives du spectateur lui permettant d’observer le paysage mouvant du bord de mer sous une nouvelle perspective. Il semble alors possible au cœur d’un jardin de redécouvrir le versant d’une côte rocheuse, la ligne d’horizon, le changement graduel de la lumière.

Cette mise à distance est l’occasion d’un renversement et d’une nouvelle possibilité du regard.

Descriptif : 

 

Ce dispositif s’articule autour d’un effet de perspective, visible par le biais d’un miroir et conçu comme une anamorphose. La volonté de jouer avec la perception de l’espace, mais également celle de créer une porosité entre intérieur et extérieur, est familière dans mes installations. 

Dans le projet « Ciel, la mer » je propose, par le biais d’un grand miroir incliné et partiellement opacifié, une sorte de mise en perspective du jardin et du dispositif environnant, mis en place également pour l’occasion. Grâce à un placement précis et travaillé du minéral et du végétal, et grâce à des repercutions de reflets, le miroir nous donne à voir un paysage de bord de mer. 

Les rochers deviennent falaises, les euphorbes et autres plantes grasses deviennent des palmiers ou des cactés. Le sable blanc de Carrare, prend la place du ciel et pour finir, les pans de tissus situés dans la partie haute de la structure architecturale se reflètent dans le bassin et viennent calquer une teinte et un mouvement à l’eau. 

 

Le visiteur peut contempler le dispositif d’un espace ombragé, (structure en bois construite pour l’occasion). Une assise lui permet également de s’installer quelques instants. Comme pour un décor de théâtre, le point de vue est optimal lorsque l’on se situe à cet endroit bien précis. La sensation de percée et de paysage s’estompe lorsque le visiteur quitte le face à face avec le miroir. Il peut cependant prolonger la déambulation en contournant le dispositif, pour en observer en quelques sortes les coulisses.

@2024 par Solène Ortoli

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